6 juin 2012. Hommage aux détenus fusillés le 6 juin 1944 à la prison de Caen. (Photo Laurent Corbin © Patrimoine Normand)
La maison d'arrêt de Caen a été construite entre 1899 et 1904. En forme de croix renversée, elle est constituée de 3 galeries. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Le 20 mai 1944 : une trentaine de résistants détenus à la maison d’arrêt de Caen sont conduits à la gare pour être acheminés vers le camp de Compiègne, antichambre de la déportation vers l’Allemagne. La plupart d’entre eux appartiennent au réseau Zéro France, fortement implanté dans la région de Dives et démantelé en mars. C’est le dernier convoi parti de Caen avant le Débarquement. Il comprend aussi un groupe de jeunes caennais compromis dans l’infiltration et le sabotage des activités du RNP (Rassemblement National Populaire), un parti de collaboration. En quittant sa cellule, Bernard Boulot serre longuement la main de son co-détenu, Jean Lebaron, agent d’assurances à Villers-Bocage et membre du réseau Alliance. Il ignore qu’il ne le reverra jamais et ne se doute pas que ce départ en déportation, trois semaines avant le massacre du 6 juin - paradoxalement - lui sauvera la vie ainsi qu’à une quinzaine de ses compagnons revenus des camps de la mort en 1945.
La maison d’arrêt de Caen à la veille du Débarquement
Dès leur arrivée à Caen en juin 1940, les Allemands ont pris possession d’une partie de la maison d’arrêt de Caen, laissant le reste des bâtiments à disposition des autorités pénitentiaires françaises. Elle leur servira d’abord à incarcérer leurs propres soldats en délicatesse avec la discipline rigoureuse de la Wehrmacht, mais bientôt aussi des Français qui, d’une manière ou d’une autre, auront contrevenu à l’ordre nouveau. En 1944, le quartier allemand de la prison est placé sous les ordres du capitaine Josef Hoffmann.
Depuis la fin de l’année 1943, les geôles s’emplissent de résistants. Les hommes sont enfermés au troisième étage du bâtiment central ; les femmes dans l’aile gauche. À la veille du 6 juin, on dénombre ainsi plus d’une centaine de détenus, le plus souvent à trois par cellule. La plupart ont été victimes, depuis le début du printemps, de la terrible répression menée par la police allemande, aidée d’une poignée de Français dévo...
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