La chute du Château-Gaillard, en 1204, symbolise presque à elle seule la perte de la Normandie par Jean sans Terre. (© Stéphane Wiiliam Gondoin)
Jean sans Terre à la chasse. Piètre souverain d’Angleterre, duc de Normandie inconséquent, il privilégia les plaisirs de l’existence à ses devoirs. Liber legum antiquorum regum (Le livre des lois des anciens rois), Angleterre, Londres, vers 1321. (Cotton Claudius Ms D II, fol. 116 – © The British Library - Domaine public - www.bl.uk) |
L'annexion de la Normandie par Philippe Auguste consacre la fin de l’autonomie du duché. Pourtant, celui-ci n’est pas aboli, et le titre de duc sera encore accordé au cours des siècles suivants, avec quelques lacunes et rebondissements.
Si le titre de duc de Normandie est maintenu, plus personne ne l’incarne. Le pouvoir est ailleurs : chevaliers pauvres, petits nobles, voire simples soudards, se ruent vers cette terre qui leur a résisté pendant trois siècles, pions du roi sur son nouvel échiquier. Des places sont libres, car de nombreux barons ont quitté leurs fiefs pour gagner ceux qu’ils possèdent outre-Manche. Les nobles qui restent sont les déçus de leur abandon par la couronne anglaise, ou qui trouvent leur intérêt à rallier Philippe Auguste.
L’Église normande, elle, rejoint en masse le roi de France, poussée par le pape Innocent III qui y voit un bon moyen de régler enfin la question des investitures. Quant au peuple, il n’a d’autre choix que de courber l’échine devant son nouveau maître.
Le duché sans duc
Gouvernant la Normandie d’une main de fer dans un gant de velours, Philippe II a l’intelligence de lui rendre son intégrité territoriale, que les concessions faites par Jean sans Terre ont maintes fois amputée. Il rétablit l’Échiquier et maintient le Parlement à Rouen, en ayant soin d’y déléguer ses hommes pour la seule du...
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