Église de Saint-Évroult-de-Montfort. (© Thierry Georges Leprévost)
La cuve baptismale en plomb de l'église de Saint-Évroult-de-Montfort. Les figures des quatre évangélistes déterminent autant de quartiers. (© Thierry Georges Leprévost) |
On connaît bien les cuves baptismales romanes taillées d’un bloc dans la pierre de Caen, finement ciselées de motifs religieux ou laïcs aux XIe et XIIe siècles. Beaucoup plus rares sont les fonts en plomb, qui relèvent d’une technique plus élaborée. La Normandie n’en a conservé qu’un exemplaire, à Saint-Évroult-de-Montfort, dans le sud du Pays d’Auge, à proximité de Gacé. Or, cette cuve présente une remarquable similitude avec celle d’un petit village du Kent : Brookland (Angleterre).
Les fonts de Saint-Évroult
Il faut bien l’admettre : l’église de Saint-Évroult n’est pas un chef-d’œuvre architectural. À l’extérieur, seule est digne d’attention sa corniche aux modillons sculptés, dont aucun ne dépasse, ce que l’on connaît ailleurs. Son trésor se trouve dans le bas-côté sud de la nef : les fonts baptismaux.
Tandis que, pour le travail de la pierre, la sculpture s’exerce directement sur la matière finale, dès qu’il s’agit de plomb, elle intervient lors de la première phase d’élaboration du récipient, qui est celle de la création de moules, qu’ils aient été réalisés en pierre, ou plus vraisemblablement en bois. Si d’un côté, on a affaire à un monolithe, la nouvelle technique implique la création de petits modules qui seront ultérieurement assemblés, dont chacun représente une scène de la vie médiévale. Ainsi en va-t-il à Saint-Évroult : sur toute la hauteur des fonts, soit 46 cm, se dressent quatre saints qu’on a pu identifier aux quatre évangélistes, qui déterminent quatre quartiers sur le pourtour de la cuve, eux-mêmes sépa...
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