La cathédrale Notre-Dame d’Évreux. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand)
Façade occidentale de la cathédrale d’Évreux. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand) |
Il n’est pas de rivière plus fantaisiste que l’Iton qui, après maintes circonvolutions à travers le pays de l’Eure, se permet de disparaître sous terre sur plusieurs kilomètres du côté de Damville, puis de refaire surface avant de traverser la capitale : Évreux. Mais alors, voilà que ses eaux se divisent, s’écartent en plusieurs bras, jouant à cache-cache avec les habitants. Après quoi elle va se jeter langoureusement un peu plus loin dans l’Eure après avoir salué au passage le château Renaissance d’Acquigny. Évreux, « la cité jolie », est à l’image de sa rivière, calme en apparence mais d’une incroyable diversité. Avec en plus une remarquable ténacité, capable de résister aux plus effroyables des cataclysmes, de disparaître, puis de réapparaître en suivant le cours immuable du temps, comme si de rien n’était. Combien de fois cette vieille cité opiniâtre ne fut-elle pas brûlée, pillée, massacrée ! Combien de fois, disparue dans les flammes, fut-elle prise et reprise par des assiégeants en furie… pour renaître triomphante !
À l’époque de la Gaule antique, Évreux était bien davantage qu’une simple préfecture, mais une véritable capitale historique, celle du pays des Aulerques Eburovices. C’était une cité riche et puissante, active et peuplée, avant que les hordes barbares ne la délogeassent du plateau où elle était installée pour se réfugier au Ier siècle sur son emplacement actuel dans la vallée sous le nom de Mediolanum. Nous reviendrons par la suite sur ce qu’on appelle aujourd’hui le Vieil-Évreux dont les ruines et les riches trouvailles témoignent d’un passé prestigieux.
À l’abri dans la « petite cité »
Là dans la vallée, entourée de collines : Saint-Michel, Netteville, La Madeleine, la cité gallo-romaine s’activait avec l’agriculture le long de l’Iton et avec cette vigne plantée sur les coteaux environnants. Mais surtout avec un artisanat prospère de ferrons et de foulons, les premiers habiles à travailler le fer et le bronze, les seconds qui firent d’Évreux, longtemps, une cité drapière réputée. C’est de cette époque que, devant les incursions répétées des barbares : les Burgondes, les Goths, les Vandales, les Francs… les habitants de Mediolanum songèrent à se proté...
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