Ernest Vaughan, le patron rouge. (© Patrimoine Normand)
Type de machine utilisée dans l'impression sur étoffes : rouleau presseur et rouleaux gravés. (DR) |
Il est commun d’attribuer la paternité du journal L’Aurore à Georges Clemenceau. Et pour cause ! Une personnalité telle que celle du Tigre a tendance à écraser toutes les autres. En réalité, le quotidien dreyfusard fut fondé et dirigé par Ernest Vaughan, un Normand à la personnalité atypique, vive et volontaire. C’est à lui que l’on doit la parution du retentissant J’Accuse…! d’Émile Zola, le 13 janvier 1898.
Que diriez-vous d'un patron qui maintient les salaires en période de crise, vous incite à faire grève et vous encourage à vous syndiquer ? La réponse venant naturellement à l'esprit est que cela n'existe pas. Et pourtant, c'est bien un discours militant que tient Ernest Vaughan aux ouvriers de Déville-lès-Rouen et de Darnétal, qu’il dirige entre 1860 et 1870.
Herluin le mystique
Ernest Vaughan naît à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) en 1841. Ses origines familiales sont britanniques, mais ses aïeux vivent en Normandie depuis la fin du XVIIIe siècle, tout particulièrement dans l'Eure. Son grand-père travaille aux tanneries de Pont-Audemer, sa grand-mère réside à Routot et sa mère habite Quillebeuf, où le jeune Ernest Vaughan sera un temps employé au marégraphe.
À seulement vingt ans, il est repéré par l’entrepreneur Wulvérick, qui lui confie la direction de son usine textile d’impression sur étoffes sise à Déville-lès-Rouen. Mais Vaughan se sent très proche des ouvriers et adhère à l’Association Internationale des Travailleurs, qui promeut l’affranchissement des prolétaires et le progrès so...
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