Aventurier normand devenu chancelier d'Angleterre, évêque bâtisseur de cathédrale et finalement saint faiseur de miracles, Osmond s'inscrit dans l'épopée de Guillaume le Conquérant. (© Photo Salisbury Cathedral /www.visitwiltshire.co.uk)
La cathédrale de Sées, chef-d’œuvre du gothique normand. (© Stéphane William Gondoin) |
On sait que la petite ville de l'Orne peut s'enorgueillir de posséder une splendide cathédrale. Mais on sait sans doute moins qu'y naquit au XIe siècle un homme qui joua un rôle considérable dans l'histoire des relations entre la Normandie et l'Angleterre : Osmond, fils du comte de Sées et parent de Guillaume le Conquérant.
L'origine précise du diocèse de Sées – orthographié Séez dans les textes anciens – se perd dans les brumes du haut Moyen Âge, et il semble que pour la période antérieure à l'an 900, le déroulement des événements doive être pris avec précaution. Les premiers évêques dont on retrouve la trace sont Sigisbald, qui aurait vécu vers 450, et Latuin. Mais d'autres traditions font remonter ce dernier aussi loin que le Ier siècle, et en font un missionnaire de saint Clément. En fait, le premier personnage devenu évêque de Sées dont la véracité historique est plus affirmée, est un certain Passivus, dont la présence est signalée dans des conciles à Orléans entre 533 et 549. Ensuite, au VIIe siècle, on trouve l'évêque Aunobertus, puis Lothaire et Chrodegang (Godegrand), peut-être au début du VIIIe siècle. La toute première cathédrale, érigée sur un ancien site romain, était en bois et fut détruite par les Vikings. Plus tard, vers l'an mille - en 946, l'évêché avait été placé sous la coupe des seigneurs de Bellême - un nouvel édifice fut construit sous la direction de l'évêque Azon. À cette époque, la ville de Sées était ceinte de murailles mais Azon, considérant qu'elles n'étaient plus vraiment nécessaires à la protection de la cité, décida de les détruire et d'en récupérer les pierres pour les réutiliser dans le chantier de la cathédrale.
Débauches et rixes dans la cathédrale en flammes
En 1048, un nouveau malheur survint : trois hobereaux sans foi ni loi, les frères Soreng – Richard, Robert et Avesgaud - avaient recruté une troupe de voleurs et de vandales, et ravageaient la région en pillant hameaux et fer...
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