Le roi Jean sans Terre, représenté de manière conventionnelle, tenant dans ses mains un établissement religieux. Le personnage ne semble pourtant guère avoir manifesté d’intérêt pour l’Église. Historia Anglorum de Matthieu Paris, entre 1250 et 1259. (Royal Ms 14 C VII, fol. 9 – © The British Library - Domaine public - www.bl.uk).
Gisant et tombeau de Jean sans Terre, dans la cathédrale de Worcester. (© Par Mattana - Travail personnel - Domaine public – Wikimedia commons) |
La mort prématurée de Richard Cœur de Lion est une aubaine pour le dernier fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Comme son arrière-grand-père Henri Beauclerc, il finit par recueillir l’héritage de sa fratrie. Mais quand son illustre prédécesseur l’a mis à profit pour servir la Normandie, ses prises de décisions erratiques vont la mener à sa perte.
Jean naît à Oxford le 24 décembre 1166. Il est le plus jeune des huit enfants du couple royal ; quatre garçons l’ont précédé, dont trois ont survécu.
Le fils de trop
Il s’avère très vite qu’il est le fils de trop. Sans doute l’épiscopat est-il pour lui envisagé, selon la coutume des grandes familles. Quand Aliénor se rend à Poitiers, elle le place en école à l’abbaye Notre-Dame de Fontevraud, en compagnie de sa sœur Jeanne, d’un an son aînée.
Tandis qu’en 1170 ses frères reçoivent l’Angleterre, la Normandie, le Maine, l’Anjou, le Poitou, l’Aquitaine et la Bretagne - au moins sur le parchemin, sinon dans les faits -, aucun fief n’est attribué au cadet, ce qui lui vaut le surnom de Jean sans Terre. Sans doute, il n’a que quatre ans, mais le traumatisme est là : on le rejette ; sa rancœur ne fera que s’accen...
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