Les huîtres de Normandie. (© CRC Normandie Mer du Nord)
Les parcs à huîtres de Saint-Vaast la Hougue. (CRC Normandie Mer du Nord - © Jérôme Houyvet). |
Il y a trois cents ans de cela, l’huître était si abondante dans notre région qu’elle se pêchait et que son commerce animait de nombreux ports du bord de la Manche. Avec le déclin des gisements naturels, il a cependant fallu passer à l’élevage. Or, la greffe a d'abord mal pris en Normandie. Autour de 1970 heureusement, une succession d’innovations techniques ont convaincu les Normands de se convertir en nombre à l’ostréiculture. Après une quarantaine d’années d’efforts, l’huître « t'cheu nous » revient dans nos assiettes. Pour notre plus grand plaisir !
Malgré l'existence de traces très précoces de consommation d'huîtres normandes, nous avons préféré commencer cette histoire au XVIIIe siècle, quand les informations abondent sur leur collecte, leur conservation et leur commercialisation. Pour cette époque, nous bénéficions en effet d’un témoin peu connu mais bien renseigné, Le Masson du Parc.
Un inspecteur comme guide
En 1724, le ministère de la Marine envoie l'un de ses agents, François Le Masson du Parc, « visiter » les côtes françaises, de la baie de Seine au mont Saint-Michel. Sa mission : comprendre pourquoi le produit des pêches semble diminuer depuis la fin du règne de Louis XIV.
La question représente une « affaire d’État », selon l’historien André Zysberg. Garantir à la population un approvisionnement suffisant en poissons, mais aussi en coquillages, intéresse particulièrement la monarchie dans un pays profondément catholique. Conformément aux prescriptions religieuses, les Français doivent renoncer à la conso...
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