Chaque année, une vingtaine d’étudiants viennent suivre à Caen les cours de droit normand. Dans chaque promotion, environ la moitié arrivent de Guernesey dans un but professionnel. Sophie Poirey est titulaire de la chaire de droit normand. Un poste unique en France. (© Thierry Georges Leprévost).
Couverture et chapitre des commentaires sur la coutume de Normandie de Pesnelle. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
« La réserve normande est particulièrement étendue, les individus sont protégés, et plus on va avancer dans les siècles, plus on va voir que la part réservataire de la famille augmente, alors que partout ailleurs, il y a plutôt élargissement de la quotité disponible. Mais les Normands, qui ne font rien comme tout le monde, vont dans le sens inverse de cette évolution ! »
Ils sont une vingtaine d’étudiants, attentifs à la parole de leur professeur. Des hommes et des femmes entre dix-huit et soixante-dix ans. Des Français, des Anglais, des Normands des îles ou du continent. Chacun vient à l’université de Caen pour une raison qui lui appartient, mais un même moteur les a mus vers les lumières de Sophie Poirey : ils sont ici parce que les Normands ne font rien comme tout le monde !
Un droit original
Ce jour-là, le cours porte sur un aspect assez ardu du droit, la réserve héréditaire, qui vise à protéger la famille contre les actes à titre gratuit : testament et donation, lesquels donnent lieu à des dispositions spécifiques qui évoluent au fil du temps, selon des règles d’abord orales, puis écrites dans le Très ancien Coutumier et dans le Grand Coutumier ; enfin, en 1583, la Coutume rédigée remet à plat les lois précédentes, tout en respectant l’esprit du droit normand ; de sorte que l’enseignement juridique se double d’un enseignement his...
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