Évêque bénissant. Bas-relief dans la nef de la cathédrale de Bayeux. (© Laurent Ridel).
Au pied de la cathédrale de Rouen se trouve la cour d’Albane, où Jacques Le Maho découvrit à l’occasion de fouilles la plus ancienne église de Normandie. (© Laurent Ridel) |
Malgré l’attiédissement de la ferveur religieuse, la Normandie est incontestablement une terre chrétienne. Une église annonce le moindre village. Comment le christianisme a-t-il fini par triompher ?
En cette journée de l’an 395 ou 396, Victrice exulte en son église de Rouen. Il a conscience de célébrer l’une des plus importantes cérémonies de son épiscopat. Qui connaît Victrice aujourd’hui ? Bien que canonisé, l’homme a vite disparu des mémoires. À ce jour, une seule église lui est dédiée en Normandie. Rien en comparaison de saint Martin qui peut se prévaloir de plus de 400 églises en son honneur dans notre région. Et pourtant, que de points communs entre les deux personnages ! Tous deux vivaient à la même époque ; ils se connaissaient ; leurs carrières se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Anciens officiers dans l’armée romaine, ils se sont convertis au christianisme et sont devenus évêques de grandes cités de la Gaule, Tours pour l’un, Rouen pour l’autre. Mais voilà, Victrice n’a sûrement pas bénéficié d’un hagiographe aussi talentueux que celui de Martin, lui ouvrant les portes de la célébrité. De Martin, les vitraux, les statues, les tableaux répètent cette fameuse scène du pan de manteau que le Gallo-Romain coupe pour l’offrir à un mendiant grelottant de froid ; de Victrice, l’imagerie médiévale n’a rien re...
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