Vestiges de l’abbatiale Notre-Dame de Jumièges, l’un des sommets de l’art roman normand. (© Stéphane William Gondoin)
Après les balbutiements initiés sous Guillaume Longue-Épée et Richard Ier, la reconstruction monastique normande est sur le point de rompre définitivement avec le style carolingien encore présent à Notre-Dame-sous-Terre, pour fixer des règles qui vont révolutionner l’art de bâtir. Elles reposent notamment sur le socle novateur de l’abbatiale Notre-Dame de Bernay, cette « œuvre un peu prématurée d’esprits talentueux » selon le professeur Musset.
Avant de devenir abbé de Fécamp, Guillaume de Volpiano est comme nous l’avons évoqué celui de Saint-Bénigne de Dijon, dont il a dirigé les travaux. La Bourgogne fait figure de précurseur. Phare de la chrétienté, Cluny répand la Règle de saint Benoît. Quand Richard II appelle Guillaume, Cluny II, aujourd’hui disparue, est consacrée depuis vingt ans. Elle ressemblait à une basilique civile romaine pourvue d’une abside et d’un transept élargi. Les bénédictins répandent le plan en croix latine dont vont s’imprégner toutes les constructions de l’ordre. Bernay, marchepied du roman normand Bernay s’en inspire : une nef à deux collatéraux, un transept, et un chevet terminé en abside. Comme l’abbatiale bourguignonne, elle comprend sept travées, dont cinq subsistent. La façade est un simple pignon plat, alors que Cluny II avait un massif-porche de type otto...
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