Hall d’entrée du Grand-Hôtel de Cabourg. (Photo Thierry Georges Leoprévost © Patrimoine Normand.)
Portrait de Marcel Proust, 1892 .Par Jacques-Emile Blanche (1861-1942) Huile sur toile H. 73,5 ; L. 60,5 cm.(© RMN-Grand PalaisMusée d'Orsay / Hervé Lewandowski.) |
Suite et fin du dossier consacré à Marcel Proust et Cabourg (voir l'article précédent). La vie sociale de Marcel Proust à Cabourg eût été réduite sans moyen de locomotion. C’est son ami Jacques Bizet, propriétaire d’une compagnie de taxis, qui lui fournit automobile et chauffeur. Alfred Agostinelli n’a que 19 ans. Le malade est aussitôt séduit par ce jeune homme à l’allure sportive ! « Mon mécanicien, livre-t-il dans un article du Figaro, avait revêtu une vaste mante de caoutchouc et coiffé une sorte de capuche qui, enserrant la plénitude de son jeune visage imberbe, le faisait ressembler, tandis que nous nous enfoncions de plus en plus vite dans la nuit, à quelque pèlerin ou plutôt à quelque nonne de la vitesse. »
Par la plus étonnamment réussie des transpositions littéraires, cette nonne de la vitesse, donnera ses traits moraux à son héroïne Albertine Simonet, dont les inconstances saphiques tourmenteront le narrateur jusqu’à la fatale chute de cheval du premier chapitre d’Albertine disparue. Agostinelli, lui, mourra d’un accident d’aéroplane au large d’Antibes, le 30 mai 1914, aux commandes de l’appareil que Proust lui avait acheté. Fait troublant, le pilote s’était inscrit sous le pseudonyme de Marcel Swann, mêlant en un ultime hommage à son bienfaiteur la réalité de son prénom à la fiction d’un personnage de son roman. Incontestablement, Albertine est née à Ca...
Il vous reste 91 % de cet article à lire.
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|