Le palais de justice de Rouen. Vue d’ensemble de la façade intérieure. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)
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Très gravement endommagé en avril et en août 1944, le palais de justice de Rouen, tel un phénix, est devenu aujourd’hui l’un des symboles de la capitale de la haute-Normandie. Héritier de l’Échiquier institué par les ducs normands, il est érigé en Parlement en 1499 par Louis XII, il devient alors le témoin de la pratique de la justice royale mais il se fait également le défenseur et le porte-parole des revendications normandes. Son prestige et son influence durant l’Ancien régime font du Parlement de Rouen, l’un des plus importants des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment dans les luttes avec la couronne, lorsque les parlements de France s’opposèrent à l’absolutisme royal.
L’Échiquier, ancêtre du Parlement de Rouen
À l’origine du « Palais du Neuf Marché », appellation du futur Parlement de Rouen en 1499, existe une institution propre à la pratique du pouvoir et de la justice par les Ducs de Normandie, l’Échiquier. Cet organe de justice semble dater du règne de Henri Ier Beauclerc, troisième fils de Guillaume, mentionné dans des chartes vers 1106, il est alors dénommé « Scacarium ». Façonné par le système fédéo-vassalique, l’Échiquier devient un instrument de pouvoir à travers la fonction de justice, d’ailleurs les ducs de Normandie l’exercent comme symbole de leur souveraineté, à l’image d’autres grands du royaume profitant de la faiblesse du roi. Ainsi jusqu’au XIIe siècle, les ducs normands le président eux-mêmes avant de s’effacer au profit du roi de France, une fois réaffirmé son pouvoir grâce à la théorie de suzeraineté qui permet au roi de monopoliser la fonction de justice et d’en faire une compétence purement réga...
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