Logis de la Cour à Taillebois. (Photo Jeannine Rouch © Patrimoine Normand.)
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Le Houlme est riche en manoirs. En voici deux situés sur la même ancienne seigneurie.
Historique
Dans le canton d’Athis, sur le plateau, à l’ouest de la Rouvre, à la croisée des départementales 15 et 43, la petite commune de Taillebois offre aux amateurs d’histoire féodale et de « vieilles pierres » la découverte d’une motte castrale et de deux manoirs : le logis de « la Cour » et l’ancien manoir de « la Croix » dans un paysage boisé et rocheux typique de la région nord-ouest du Houlme. Les premiers chevaliers du nom de Taillebois mentionnés sont Yves, Guillaume et Raoul qui accompagnèrent le duc Guillaume lors de son expédition en Angleterre. Un certain Thomas était sire de Pointel (près de Briouze au centre du Houlme) en l’an 1100. À cette époque, le territoire de Taillebois dépendait du haut fief de la Carneille, lui-même dans la mouvance de la seigneurie d’Harcourt et du Bois-André. Il s’étendait entre le ruisseau de Clairdouit, le Lambron et la Rouvre. Le patronage de l’église, dédiée à Saint-Laurent, appartenait aux seigneurs de Taillebois. La seigneurie fut créée au XIIe siècle par Guillaume de la Carneille en faveur de sa fille qui épousa l’un des fils de Thomas de Taillebois. Il est peu vraisemblable que ces seigneurs aient habité le manoir de « la Cour » construit plus tard. En ce temps-là, ils devaient se contenter de la motte castrale bien visible à l’entrée du village. Le dernier seigneur du nom mourut sans descendant mâle vers l’an 1300. Il laissa deux filles, dont l’aînée, en épousant le chevalier de Pomilly, lui apporta la seigneurie de Taillebois. Il est possible que la partie la plus ancienne de l’enclos manorial date de cette époque. D’autres familles s’y succèdent jusqu’à Guillaume Raison qui vendit le 13 juin 1467 son fief de Taillebois à Jehan Poret moyennant cent écus d’or. La seigneurie resta aux mains des Poret pendant deux siècles, soit jusqu’au mariage en 1660 de Madeleine de Poret avec Siméon d’Ouesy, sieur de Villy. A partir de 1709, par mariages, successions compliquées entraînant de longs procès dont le détail lasserait le lecteur, le domaine passa aux mains de plusieurs familles. Il se trouve actuellement propriété de la famille Lebon. Depuis une trentaine d’années, un travail de restauration considérable fut réalisé : maçonnerie, couverture, aménagement intérieur auquel s’ajoute la cré...
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