Parallèle à la longue perspective du mixed border, l’allée de l’arbre nous plonge dans un univers résolument contemporain, en direction de la maison de maître. L’œuvre métallique, qui évoque une ramure, répond à la silhouette du grand frêne qui tapis se la scène. (© Domaine Albizia)
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Comme un phare, le bien-nommé Caumont-l’Éventé pousse vers le ciel la colline qui domine la plaine côtière du Bessin, montant la garde du haut de ses 247 mètres, face aux mers déchues du Jurassique. Les lisières du Massif armoricain lancent leurs tentacules schisteux sur le plateau calcaire du Secondaire, jetées sinueuses entre lesquelles s’immisce le flot calcaire avant de buter sur les murailles précambriennes, comme la marée sur une digue éternelle. C’est ici, adossé aux contreforts du bocage virois, qu’au nord de Livry se niche l’un des plus récents jardins remarquables de Normandie : le Domaine Albizia.
un environnement tourmenté
À proximité, les ardoisières de Caumont témoignent du choc tectonique qui a compressé les schistes pour en faire des promesses de toitures. Un peu plus au sud, le mont Pinçon reflète la morgue du sire Grimoult, baron félon du XIe siècle qui y avait adossé son château du Plessis, le repaire d’où il défiait l’autorité ducale. Le Bessin initial débordait le cadre du plateau bajocien ; il incluait Vire, allant de la rivière du même nom jusqu’au cours de l’Orne. L’Histoire millénaire et la géologie ont imprimé leur empreinte au caractère de ses habitants, jusqu’à la toute proche Suisse normande ; l’étroitesse et la sinuosité des routes, la forte déclivité des collines, l’isolement des fermes ont marqué l’esprit du lieu. Le hameau de la Vitardière abrite l’une de ces fermes, à l’écart de l’axe qui unit...
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