Eugène Isabey, Les Ecores de Trouville, huile sur toile, 1839. 1,49 m x 2,10 m. (Coll. Goupil, doc. M.Delahaute, 1895, Musée de Trouville).
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Trouville est « né » au milieu du XIXe siècle, de la volonté des pêcheurs et des touristes, les uns demandant l’aménagement du port, les autres à l’origine des villas, hôtels et bains qui « pullulent » alors à la fin de ce siècle. le vieux Trouville a petit à petit été englobé dans les nouvelles constructions, les nouvelles rues, fruits des aménagements de cette période destinés à faire de Trouville une ville digne de ses ambitions. Mais il est possible d’en trouver les traces dans certaines petites rues, appartenant autrefois à cet ancien village de pêcheurs, dont certains allaient pêcher la morue à Terre-Neuve au début du XVIIe siècle.
La période qui nous intéresse pour le vieux Trouville est assez courte, puisque les changements importants interviennent vers 1840 et que l’on ne connaît rien ou presque avant 1825 environ, date des premiers documents iconographiques qui nous sont parvenus (peintures ou plans). Ces témoins de l’époque nous permettent d’appréhender la formation du village pour aller à la ville. l’origine de Trouville se situe autour de la confluence du ruisseau de Callenville vers la Touques. Par la suite, l’extension se fit vers la mer et vers la commune d’Hennequeville. Le site sur lequel s’étaient implantés les premiers habitants du village était un lieu de confluence à l’embouchure de la Touques, à la pente très faible. La Touques formait donc de larges méandres avant que de ne se jeter dans la mer, ses eaux ne se mélangeant à celles de la Manche qu’après avoir parcouru un long chenal de 2 ou 3 km dans un banc de sable, évoluant selon les courants marins et les tempêtes. Le paysage est un vaste marais dominé par le village de Deauville et la colline de Trouville et Hennequeville, et un rivage totalement différent de l’actuel en raison du cours de la Touques et de l’ensablement. Le fleuve subissait par ailleurs l’influence des marées, ajoutant encore à la difficulté et au danger de le remonter en bateau. La nécessité de naviguer sur la Touques vers les ports fluviaux, et surtout d’atteindre l’embouchure ou venant de la mer ou allant vers la mer, obligea certains pêcheurs des villages d’Hennequeville et de Trouville à devenir pilotes de bateau (pilotes lamaneurs). L’ensablement de l’embouchure et du cours sinueux de la Touques provoquait en effet de nombreux échouages. L’aménagement des berges de la Touques et du chenal fut ressenti comme un besoin incontournable pour l’amélioration de la navigation et le développement du trafic, déjà fort important depuis plusieurs siècles. Les premiers travaux débutent en 1830, consistant en le percement d’un chenal dans le banc de sable de l’em...
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