Orbec - Rue des Osiers, dont l’entrée est bordée de maisons à pans de bois du XVe siècle. Un peu plus loin coule à l’air libre un ruisseau, où les femmes venaient faire leur lessive autrefois. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Orbec - Tour de Notre-Dame, apparemment conçue en premier lieu comme tour de défense (à cause de sa « massivité ») après la destruction des remparts au XIVe siècle, puis rehaussée d’un clocher, largement ouvert, plus tard. Au premier plan : le petit moulin d'Orbec. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand) |
Épargnée par les derniers conflits, Orbec offre plus d’un atout pour le visiteur. La vallée de l’Orbiquet est un cadre superbe, vallonné et boisé. La ville, quant à elle, recèle des trésors, trésors d’architecture puisque tous les caractères du pays d’Auge sont ici réunis, trésors gastronomiques aussi avec les fromageries anciennes. Son riche passé enfin, appartient aux origines de la Normandie, même si les siennes restent plus énigmatiques.
De récentes études, menées par Élizabeth Lescroart-Cazenave, conservatrice du musée d’Orbec, sur la demande de l’Inventaire Général des Monuments et Richesses Artistiques de la France, éclairent petit à petit le passé d’Orbec. Basées sur le recensement des monuments anciens et l’étude de la topographie du site, conjointes aux analyses des textes des siècles passés, elles permettent de mieux comprendre l’évolution de la ville en rapport avec les événements historiques. Orbec n’est plus une suite d’événements, elle est maintenant perçue dans sa réalité physique qui s’avère très riche. Outre les diverses parutions passées et à venir, ces études ouvrent le champ à la mise en valeur du patrimoine bâti et à la mise en place d’animations culturelles dans le cadre du projet d’un Pays d’Art et d’Histoire pour le pays d’Auge. La recherche du passé est donc bien un projet pour l’avenir.
Le passé d’Orbec
Bien que des objets datant de la préhistoire et de la période gallo-romaine aient été trouvés dans la région proche d’Orbec et qu’une voie romaine passant dans la vallée est attestée, aucune occupation forte du site même ne fut reconnue. Ce site, agréable et surtout très propice à l’implantation humaine, ne fut peut-être exploité régulièrement qu’à partir de la période normande ; à moins que, comme pourraient nous le laisser supposer quelques indices, Orbec, dont le nom, d’origine scandinave1, montre que la ville fut baptisée à la suite des invasions normandes, ne fut précédée d’une autre agglomération à quelques centaines de mètres de son emplacement actuel. Il s’agirait peut-être alors d’un déplacement d’habitations pour des raisons défensives. Ceci, néanmoins n’est que réflexion entraînée par la réunion d’indices encore assez faibles.
La ville est le produit de l’exploitation d’un site et de l’action de familles puissantes dont elle dépen...
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