Le camp de Bierre. Tour pleine tronconique de l’angle nord-est. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand.)
Château de sable de Titan vu du ciel, le camp de Bierre, au nord de l’Orne, est invisible, ou presque, sur terre. Situé à l’écart des grands axes routiers, ce vaste ensemble protège ses secrets au creux de la campagne luxuriante. Le site fut en effet à peine effleuré par les fouilles archéologiques, n’apportant qu’une partie des réponses aux questions qu’il suscite. De nos jours, des bénévoles remontent et consolident petit à petit les murs qui furent autrefois de fabuleuses carrières pour les constructeurs des hameaux de Launay et Bierre.
Entre Falaise et Argentan, à l’extrême nord du département de l’Orne, sur la commune de Merri, s’élève l’un des plus importants sites archéologiques de Basse-Normandie, tant par sa taille que par son intérêt historique. Bien qu’il soit accessible à la visite et entretenu, il est cependant peu connu. Or, l’intérêt pour ce site remonte au moins au XIXe siècle, puisque des relevés y furent effectués, donnant une description proche dans l’ensemble des relevés actuels. Au XXe siècle, des sondages furent entrepris entre 1969 et 1983 par Guy Verron en différents lieux, apportant des précisions chronologique.
Le camp de Bierre. Emplacement du passage qui permettait autrefois de pénétrer dans l’enceinte. Il était situé sur le côté s'ouvrant en pente douce sur la plaine. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand.)
Présentation générale du camp
Le camp est implanté sur un éperon naturel formé par la confluence de deux rivières, affluents de la Dives.
L’éperon s’élève doucement du sud et domine les rivières au nord d’une quinzaine de mètres environ. Le camp celtique qui y est construit est, concrètement, une succession de trois remparts barrant l’éperon au sud. Une enceinte court aussi tout autour de l’éperon, le rehaussant ainsi de plusieurs mètres. Du haut de ces murailles les vallées apparaissent fort profondes. L’espace enclos dépasse les quatre hectares.
Le camp de Bierre n’est pas un ensemble homogène puisqu’il fut construit en plusieurs périodes. Quant à son utilisation, elle perdure sur de nombreux siècles, de 3500 avant J.C. au Moyen Âge, soit entre 4 500 et 5 000 ans. Depuis, les structures ont eu à souffrir du climat, de la végétation, des animaux, et surtout des habitants de la région qui ont prélevé des matéri...
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