Saint-Michel Archange, bois peint et doré, XVe siècle. (Photo Eric Bruneval © Patrimoine Normand.)
L’Archange saint Michel serait-il un souvenir du Panthéon gaulois ?
« Le Couesnon,
« Par sa folie,
« A mis le Mont
« En Normandie. »
Le couplet breton est bien connu. Mais les plus anciennes des très nombreuses légendes qui concernent le Mont Saint-Michel ne tiennent aucun compte de la « folie » du Couesnon. Et pour cause : en ces temps-là, il n’y avait ni Bretons, ni Normands. Les premiers sont arrivés d’Angleterre au cours du ve siècle, fuyant les invasions saxonnes ; les seconds ont commencé à débarquer à la fin du VIIIe siècle. Auparavant, de part et d’autre du Couesnon comme dans toute la Gaule, il n’existait que des Celtes ou, si vous préférez, des Gaulois : ici, ceux que César dénomme « Armoricains », un terme générique qui signifie « habitants du bord de mer », et qui concerne aussi bien les Lexovii augerons que les Vénètes de Vannes, en passant par bien d’autres tribus ou clans, comme les Unelles du Cotentin et les Viducasses de Vieux, et leurs probables alliés ou subordonnés, les Bajocasses, qui ne sont cités nulle part dans « La guerre des Gaules ».
Établis depuis l’époque de La Tène (le second âge du Fer : cinq siècles avant l’ère chrétienne), les Gaulois possèdent bien sûr leur religion, d’origine indo-européenne, avec ses dieux, sa mythologie et ses rituels. César écrit d’ailleurs : « la nation des Gaulois est dans son ensemble très adonnée aux pratiques religieuses ». Le premier problème est qu’il n’existait pas de nation gauloise, au sens précis du mot « nation ». César lui-même distingue la Gaule romaine, divisée en deux parties, la Gaule cisalpine (l’Italie du Nord, romanisée depuis 191 avant J.-C.) et la Gaule transalpine (méditerranéenne), et la Gaule « chevelue », divisée en trois parties : la Gaule aquitaine, la Gaule belgique ( au Nord de la Seine), et la Gaule celtique, entre la Sei...
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