Gisant de Robert Courteheuse, dans la cathédrale de Gloucester. (© Fred Montwell – Domaine public - www.flickr.com)
Le 9 septembre 10871, Robert Courteheuse se trouve en Ponthieu. Ce jour tragique, il l’attend depuis dix années. À présent, il s’apprête à la recevoir, SA Normandie. Le tempétueux fils aîné du conquérant de l’Angleterre a-t-il enfin terminé sa longue crise d’adolescence ? Rien n’est moins sûr.
L’HÉRITAGE
Contrairement à ses frères, Robert n’a pas assisté aux derniers jours de son père. Une mesure de prudence : tant qu’il était vivant, le duc pouvait encore donner l’ordre de l’arrêter, et ses proches l’auraient fait. Chacun sait le peu d’estime qu’il portait à son fils aîné. « Je ne me dévêts que pour aller me coucher », lui aurait-il dit dix ans plus tôt. Apocryphe ou non, la citation reflète bien l’état d’esprit du Conquérant. Cette fois-ci, nous y sommes.
Il a tenu parole, lui a légué son duché, tandis que Guillaume Le Roux recevait l’Angleterre, et Henri Beauclerc 5 000 livres en argent, qu’il s’est empressé de compter, avant de s’en aller, furieux de n’hériter d’aucune terre.
Libérés de toute autorité, plusieurs seigneurs reprennent leurs guerres privées et mettent la main sur des possessions ducales. Parmi eux, le redoutable comte Robert II de Bellême, que le nouveau duc connaît bien, pour avoir partagé avec lui maint complots, coups de main et nuits de débauche. De la même génération, ils sont tous deux dans leur trentaine et leurs parcours se ressemblent : son père est Roger de Montgomery, un fidèle de Guillaume. Deux pères va...
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1) 9 septembre 1087, mort de Guillaume le Conquérant. Voir Patrimoine Normand n°53.
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