Le 12 mai 841, une flotte scandinave pénètre pour la première fois dans l’estuaire de la Seine. Deux jours plus tard, les Vikings pillent Rouen. Chargés de butin, ils redescendent le cours du fleuve et dévastent Jumièges. C’est le début d’une longue série d’attaques qui vont ébranler l’ancien empire de Charlemagne.
Un empire éclaté
L’abbé de Fontenelle décide de négocier. Le chef Ásgeirr épargne le monastère contre six livres d’or. Des moines de Saint-Denis lui rachètent pour vingt-huit livres une soixantaine de prisonniers capturés au cours du raid, les sauvant ainsi de l’esclavage. Les Vikings quittent la Seine le 31 mai et naviguent jusqu’à la Loire, où le comte Renaud d’Herbauges, en charge de la défense côtière, parvient à les repousser.
La situation des Francs est désastreuse. La mort de Louis le Pieux le 20 juin 840 prélude à l’éclatement de l’empire. Tandis qu’Ásgeirr contourne la Bretagne, les trois fils du roi défunt s’affrontent le 25 juin 841 à Fontenoy-en-Puisaye. Les Vikings en profitent, tant en Frise qu’en Flandre. Après Dorestad, l’un des ports majeurs de l’empire à l’embouchure du Rhin, les Danois attaquent en 842 l’autre grande possession personnelle de Charlemagne : Quentovic (au sud de Boulogne), où ils se livrent au pillage et épargnent la ville contre rançon. Pendant un demi-siècle, on les verra sur la Somme, l’Escaut, la Meuse, la Moselle, la Saône ; jusqu’à Aix-la-Chapelle, symbole caro...
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