Ce que nous savons de la Scandinavie à la fin du VIIIe siècle, c’est-à-dire avant que l’Occident ne se focalise sur la date du 8 juin 793 – date que la tradition retient comme étant celle du premier raid viking –, brouille forcément le mythe des « barbares du Nord » qui « déferlent » subitement sur le reste de l’Europe.
La mythologie nordique nous est essentiellement parvenue par le Codex Regius, écrit au XIIIe siècle, contenant l’Edda poétique, un recueil de traditions orales étagées sur cinq siècles ; par L’Edda (en prose) de Snorri Sturluson ; et par les sagas (dont la Heimskringla, Histoire des rois de Norvège de Snorri). Citons aussi les Gesta Danorum (Geste des Danois) de Saxo Grammaticus, le Landnámabók (Livre de la colonisation islandaise), les poèmes scaldiques et les Gesta Hammaburgensis ecclesiae Pontificum (Histoire des archevêques de Hambourg) d’Adam de Brême, qui fournissent bon nombre d’informations complémentaires.
Une cosmogonie tumultueuse
Aux premiers temps, il n’y avait rien. Enfin, presque, car le « Big-Bang » version nordique aime les raccourcis et n’échappe pas longtemps aux références familières de l’univers : ce néant est un gouffre, un abîme béant au nord duquel se trouvent des ténèbres, un monde obscur où coulent une source et des rivières venimeuses ; et au sud un monde de feu. De la confrontation des flots tourbillonnants que saisit le gel, et de l’air brû...
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