Lithographie de Maugendre montrant de droite à gauche, l'hôtel de ville, la chapelle de l'Évêque puis la cathédrale en arrière plan. Depuis le XIXe siècle, les lieux ont peu changé sauf la lanterne de la cathédrale (© Ville de Bayeux).
Au pied de la cathédrale de Bayeux subsiste la plus grande partie de ce qui était l'un des plus beaux et plus grands palais épiscopaux de Normandie à la fin de l'Ancien Régime. Il abrite actuellement la mairie de Bayeux et le musée Baron-Gérard ainsi que ses intéressantes collections. Partons à la découverte du cœur de Bayeux, ville d'art au riche patrimoine.
Préambule
La résidence de l'évêque ou palais épiscopal s'inscrit dans un vaste ensemble architectural dévolu au clergé, comprenant : la cathédrale, le cloître canonial (accolé à l'évêché et aux bâtiments du chapitre), la salle capitulaire, la bibliothèque (à partir du XVe siècle) et l'officialité (tribunal ecclésiastique).
Les murs de la ville et les maisons de la fabrique en fixent les limites à l'est (rue Larcher actuelle), à l'ouest la salle du chapitre, jouxtée et prolongée par le grenier à sel (détruit en 1896), en interdit l'accès (rue Bienvenu), au nord une porte fortifiée en garde l'entrée rue de la Chaîne, au sud-est la chapelle Saint-Étienne et la porte Saint-Vigoret le bornent de ce côté. Ainsi, est l'emprise géographique de l'évêché entre le Moyen Âge et le XVIIIe siècle.
Jusqu'au XIXe siècle il communique directement avec la cathédrale et le transept nord par la salle Saint-Regnobert, nom du second évêque de Bayeux qui, selon Hermant, aurait cédé au chapitre, le terrain sur lequel a été bâti cette construction ; constituant ce qu'il est convenu d'appeler : « le fief de la table Notre-Dame », d'après le chanoine Deslandes.
Actuellement, l'évêché se présente sous forme d'un U, au flanc nord de la cathédrale enserrant la place où a été planté l'arbre de la Liberté en 1797.
Du bâti primitif, il ne reste rien non plus que celui construit au XIe siècle, à l'instigation d'Odon de Conteville qui fit élever un édifice vraisemblablement détruit dans l'incendie, allumé par les troupes de Henri Beauclerc en 1106, qui ravagea une partie de la ville.
Ensuite, la construction originale fut remaniée moult fois ce qui explique l'absence d'éléments antérieurs au XVe siècle. En effet, rien n'est visible du manoir à tourelles de cette époque fermé rue de la Chaîne par une porte fortifiée, en revanche le palais XVIIIe transformé en mairie depuis 1793 subsiste et offre un témoignage intéressant de l'architecture urbaine d'ancien régime.
Les évêques bâtisseurs
Les précurseurs XVe
Le palais s'est transformé peu à peu, grâce à la volonté des prélats qui ont détruit, reconstruit, rénové, embelli leur demeure - Zanon de Castiglione (1432-1459) entreprend de grand travaux, en étendant la bâtisse vers l'est et les remparts, en faisant restaurer la salle Saint-Regnobert (disparue au XIXe siècle, dans le percement du passage Flachat) joignant la cathé...
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