Représentation du choc entre le voilier Loch Earn et le paquebot Ville-du-Havre, accident survenu dans l’Atlantique Nord pendant une traversée New York – Le Havre, au cours de la nuit du 21 au 22 novembre 1873 (© Library of Congress - www.loc.gov).
Bien avant la catastrophe du mythique liner britannique Titanic, fleuron de la White Star Line, la France eut à déplorer deux drames successifs assez similaires, bien que de moindre ampleur : la perte de la Ville-du-Havre d’abord, en 1873, celle de la Bourgogne ensuite, en 1898. Le naufrage de la seconde fut particulièrement atroce et révéla les recoins les plus sombres de l’âme humaine.
« Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
Ô flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous ! »
Dans le célèbre poème Oceano nox, qui s’achève par cette strophe mélancolique, Victor Hugo entretient le souvenir des disparus en mer, de tous ces malheureux partis un jour à la conquête du grand large et qui ont payé cette audace du prix de leur vie : naviguer ne constituera jamais un acte totalement anodin. La Compagnie Générale Transatlantique (CGT), principal armateur français des XIXe et XXe siècles1, en sait quelque chose, elle qui perdit corps et biens deux de ses fleurons avant la Première Guerre mondiale, avec à la clef plusieurs centaines de vic...
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