Roger Houlbrèque et Émile Louvel en 1943 à Touques : « Avoir les mains dans les poches est une provocation envers les Allemands et les collaborateurs, qui redoutent le doigt sur la gâchette d’un revolver » (© coll. Ghislain Quétel).
Émile Louvel, secondé par Roger Houlbrèque, résistant de la première heure, est traqué par la gendarmerie française successivement dans le Calvados, la Manche, la Somme et l’Eure. Ayant organisé la mise en sécurité de réfractaires au STO, d’aviateurs alliés et de déserteurs polonais, son groupe est infiltré à l’initiative de la police rouennaise. Mi-juillet 1944, arrêté par les nazis à Touques, il est atrocement torturé et mutilé en compagnie de cinq camarades. Tous seront sommairement fusillés sur la plage de Deauville… Sans avoir parlé !
Le pays d’Auge est moins propice que le Vercors, le Jura ou les Pyrénées, pour mener des actions, échapper aux rafles ou se planquer. La densité des troupes d’occupation est considérable dès l’invasion en juin 1940, en bordure de la zone côtière, dite « zone interdite », soit une bande d'environ 15 km de large entre Pont-l'Évêque et Bayeux. Dans ce contexte, il s’avère plus risqué qu’ailleurs de circuler avec des faux papiers, de saboter des matériels ou des installations, de transporter des armes, de convoyer des aviateurs alliés, de déplacer des sections de maquisards, de repérer les troupes et de gérer l’approvisionnement, d’émettre des messages… Comme l’explique Jean Quellien, professeur émérite de l’université de Caen, « la zone côtière du nord de la France jusqu’en Breta...
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