Statue de Charlemagne, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, à Paris. (© Stéphane William Gondoin)
Limites approximatives des diocèses normands à l'époque carolingienne. Les frontières sont héritées de l'administration romaine. (© Patrimoine Normand) |
Le jour de Noël de l'an 800, en la ville de Rome, le pape Léon III sacre empereur le roi des Francs, Charlemagne. Ce souverain omnipotent domine désormais sans partage un territoire immense, s'étendant depuis les Abruzzes jusqu'aux îles de la Frise, et de l'estuaire de l'Elbe jusqu'aux cimes enneigées des Pyrénées.
Perdue au cœur de cette entité colossale, où se côtoient une mosaïque de peuples de langues romanes, germaniques ou même celtiques, la future Normandie ne semble pas peser bien lourd. À l'époque des rois mérovingiens (486-751), Paris et Orléans étaient des centres de pouvoir de premier ordre et la basse Seine ou les côtes de la Manche bénéficiaient de leur proximité avec ces deux villes. Mais depuis son avènement en 768, presque constamment accaparé par les luttes qu'il livre sur ses frontières de l'est, essentiellement contre les Saxons, Charlemagne se sent davantage attiré par les pays compris entre Rhin et Meuse, établissant même sa capitale à Aix-la-Chapelle (Allemagne). Rouen ou Bayeux se trouvent donc reléguées à plusieurs centaines de kilomètres du lieu où se prennent dorénavant toutes les décisions. Autant dire le bout du monde, à la charnière des VIIIe et IXe siècles.
Un monde rural prospère ?
Cet éloignement politique ne rime pas pour autant avec marginalisation ou pauvreté de toute la région. Si les sources manquent pour obtenir une vision d'ensemble, quelques documents jettent ici ou là un éclairage sur une relative prospérité éco...
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