Eugène Viollet-le-Duc âgé par le photographe Nadar, entre 1872 et 1878. (Papier, 34,8 × 25,8 cm. Rijksmuseum d’Amsterdam - rijksmuseum.nl)
Les grands vitraux de style Renaissance du château d'Eu, caractéristiques des conceptions de restauration « jusqu'auboutistes » de Viollet-le-Duc. (© Serge Van Den Broucke) |
Dans l'histoire de l'architecture, peu de destins sont aussi fascinants que celui d'Eugène Viollet-le-Duc. Depuis l'adolescent qui s'en va à pied sur les routes de Normandie jusqu'au maître d’œuvre des restaurations du château d'Eu, sa pensée va complètement bouleverser la façon dont le patrimoine est perçu.
Ce 22 septembre 1832, il fait bien gris à Rouen. Dans la pénombre de la cathédrale, face à l'escalier à balustrade construit par Guillaume Pontifs au XVe siècle qui donne sur la bibliothèque du chapitre, du côté du portail des Libraires, un garçon de dix-huit ans est en train de dessiner. C'est Eugène Viollet-le-Duc. Sous son crayon agile, aucun détail ne lui échappe. Méticuleux jusqu'à l'obsession, il veut devenir architecte, comme son grand-père. Et surtout travailler sur les bâtiments du Moyen Âge, période qui le fascine depuis son enfance. Ses parents très aimants ne critiquent pas ses choix et le laissent libre de ses passions après son baccalauréat, qu'il obtient à seize ans. Dans leur salon, Hugo, Stendhal, et Mérimée sont des familiers. Son père est conservateur des résidences royales de Louis-Philippe. Son oncle, Étienne-Jean Delécluze, est peintre et critique d'art. À cette époque, point besoin de diplôme pour devenir architecte. On peut entrer à l'Académie des Beaux-Arts, récemment fondée, bien sûr. C'est un bon moyen d'avoir des commandes. Mais le secrétaire per...
Il vous reste 94 % de cet article à lire.
DOSSIER « Préservation du patrimoine en Normandie » (14 pages) :
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|