Victor Hugo âgé, tel qui s’est gravé dans la mémoire collective. Dès sa jeunesse, il se prit de passion pour l’architecture et les monuments légués par le passé, s’indignant de leur destruction. (Photographie Étienne Carjat & Co, 23,4 × 29,9 cm. Los Angeles County Museum of Art – LACMA – www.lacma.org)
Les ruines de l’abbaye de Jumièges en 1836. La belle abbatiale romane a été dévastée et la plupart des bâtiments conventuels ont déjà disparu, à commencer par le cloître du XVIe siècle. (Gravure de Léon Auguste Asselineau d’après original de Clément Auguste Andrieux, 1836, 44,5 × 29,9 cm. Rijksmuseum d’Amsterdam - www.rijksmuseum.nl) |
À partir du premier quart du XIXe siècle, les balbutiements de la notion de protection du patrimoine architectural vont prendre un nouvel élan et s'engager dans un tournant décisif grâce à un jeune génie de la littérature. Mais rien ne sera facile.
En 1825, un tout jeune écrivain de 23 ans, figure montante du mouvement Romantique en France dont il deviendra peu de temps plus tard le leader, déjà très remarqué par l'énergie et l'élégance de sa plume, publie un long texte indigné et féroce, intitulé « Guerre aux démolisseurs ! », dans lequel est vigoureusement dénoncée la stupidité des destructeurs du patrimoine. Cet auteur révolté, c'est Victor Hugo. « Le moment est venu, écrit-il, où il n'est plus permis à qui que ce soit de garder le silence. Il faut qu'un cri universel appelle enfin la nouvelle France au secours de l'ancienne. Tous les genres de profanation, de dégradation et de ruine menacent à la fois le peu qui nous reste de ces admirables monuments du Moyen Âge, où s'est imprimée la vieille gloire nationale, auxquels s'attachent à la fois la mémoire des rois et les traditions du peuple ». L'affaire fait grand bruit. Ce n'est pas un texte banal, car Hugo n'y parle pas du patrimoine en général, mais bien précisément du patrimoine médiéval. Et cela fait toute la diffé...
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DOSSIER « Préservation du patrimoine en Normandie » (14 pages) :
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