Fleury-sur-Orne, les carrières des coteaux (Photo L. Dujardin).
L'agglomération caennaise recèle, dans son sous-sol, un bon nombre de carrières souterraines. Ces vides parfois inquiétants, conséquence du riche passé de la pierre de Caen, ne sont pas sans poser des problèmes aux aménageurs. Tout en étant loin d'atteindre ceux qui se sont manifestés dès le XVIIIe siècle à Paris ou à Fécamp, où il fallu conforter très tôt sous le bâti, l'existence des carrières souterraines à Caen et dans son agglomération a eu pour effet de bloquer en partie les constructions de routes ou d'immeubles en surface. Depuis peu de temps, des travaux d'aménagement dans et au dessus des carrières souterraines ont commencé à La Maladrerie.
Les carrières souterraines de l'agglomération caennaise représentent un patrimoine souterrain méconnu. Ces lieux font partie intégrante de l'histoire de Caen, au même titre que bien des monuments dont ils sont à l'origine. A quoi ressemblerait la ville s'il n'y avait pas eu ce riche matériau à proximité immédiate des chantiers ?
La Pierre de Caen dans le passé
Même si le matériau fût exploité dès l'époque romaine et employé pour les quelques milliers de sarcophages mis à jour dans la Campagne de Caen, sa véritable exploitation à grande échelle n'a commencé qu'au milieu du XIe siècle, grâce à l'impulsion donnée par le Duc Guillaume. L'Abbaye-aux-Hommes (Saint-Etienne) et l'Abbaye-aux-Dames (Sainte-Trinité), fondées respectivement par le Bâtard et par Mathilde, sont encore là pour témoigner des besoins énormes en pierre à bâtir d'une ville en plein essor.
Dès 1066, la renommée de la pierre de Caen devint internationale avec la conquête de l'Angleterre. Peu de temps après la bataille de Hastings, Guillaume le Conquérant envoya chercher de la pierre à Caen pour l'abbaye de Battle, édifiée à peu de distance pour commémorer la victoire des Normands. Au cours, des décennies qui suivirent, un nombre surprenant de monuments anglais firent appel au même maté...
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