Histoire de la ville d'Argentan, du Moyen Âge à nos jours. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Vestiges du shell-keep ou donjon annulaire (XIIe siècle). Différent d’un donjon tour, il s’agit d’une enceinte basse et resserrée. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Ville d’histoire, Argentan est une imposante place forte et le foyer d’une intense vie monastique au Moyen Âge. Ses anciennes tanneries et manufactures de dentelle, son essor grâce au chemin de fer, puis aux industries décentralisées forgent, au fil des siècles, son identité ouvrière. Ville d’art également, Argentan bénéficie d’une remarquable architecture caractéristique de la Reconstruction. Elle est aussi la ville de Fernand Léger, pionnier du cubisme, et d’André Mare, figure majeure de l’Art déco.
Située au cœur d’une vaste plaine, terre d’élevage de chevaux, Argentan est parcourue par les méandres de l’Orne et bordée par les forêts d’Écouves et de Gouffern. La petite ville conserve un riche patrimoine et offre, aux détours de ses rues, de belles rencontres avec l’architecture et l’art contemporains.
Les fortifications anglo-normandes
Au début du Moyen Âge, Argentan n’est qu’une petite bourgade du comté d’Hiémois. En 1027, le duc de Normandie, Robert le Magnifique, le donne à son compagnon d’armes Roger Ier de Montgommery. L’Hiémois est alors morcelé, et Argentan devient une vicomté. Le petit-fils de ce dernier, Robert II de Bellême, devient un puissant seigneur à la tête d’une trentaine de châteaux dans le Sud de la Normandie (Bellême, Alençon, Domfront, Argentan…). À cette époque, Argentan est protégée par une maison forte entourée d’un enclos et par une enceinte plus large entourant le bourg, mêlant probablement la pierre, la terre et le bois.
Henri Ier Beauclerc met au pas ce turbulent seigneur qui a multiplié les félonies. Il s’empare d’Argentan en 1112, et la ville tombe dans l’escarcelle directe des ducs de Norman...
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