La porte fortifiée est l’un des emblèmes de Tillières-sur-Avre. (© Stéphane William Gondoin)
Les vestiges des fortifications bénéficient d’une belle mise en valeur dont profitent les promeneurs qui arpentent le grand parterre, devenu place publique au pied des murailles. (© Virginie Michelland) |
À quelques kilomètres de Verneuil, Tillières-sur-Avre est une destination discrète, mais qui n’a pas à rougir de son passé ni de son patrimoine. Remontons le cours du temps, au rythme paisible de la rivière…
Tillières-sur-Avre revendique mille ans d’histoire. La ville est le premier bastion fortifié de la vallée de l’Avre. Le traité de Saint-Clair-sur-Epte, conclu en 911 entre Rollon, le chef scandinave, et Charles le Simple, roi de France, a choisi la rivière comme frontière, conférant un rôle stratégique aux places qui seront implantées le long de son cours. Un maillage fortifié se constitue peu à peu, d’ailleurs sans réel « programme de couverture du territoire », comme l’indiquent Astrid Lemoine-Descourtieux et Pierre Durand. Avec les fossés royaux, aménagés quarante ans plus tard par Henri II Plantagenêt, c’est un réseau bien étoffé qui se met en place, à raison d’une place forte environ tous les vingt kilomètres.
Une cité millénaire
La fortification de Tillières-sur-Avre est l’œuvre du duc de Normandie Richard II (996-1026), soucieux de se prémunir contre son puissant voisin, Eudes II de Blois, comte de Dreux-Chartres. Le château de Tillières est construit sur la partie sommitale d’une éminence naturelle dominant la rive normande de l’Avre. Le poète jersiais Wace, qui écrit au XIIe siècle, évoque un fossé et des palissades, renforcées par un mortier en pierres taillées. Les ducs de Normandie y délèguent bientôt de puissantes familles qui y entretiennent une garnison. Les Tosny et les Castillon cèdent la place aux Crespin, seigneurs de Tillières de 1030 à 1370. Les Garencières, dits « Le Baveux » leur succé...
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