Enluminure représentant Marie de France. Recueil d'anciennes poésies françaises, fin du XIIIe siècle. (© BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms. 3142 fol. 256)
Le Mont des Deux-Amants domine le cours de la Seine. (© Thierry Georges Leprévost) |
Le XIIe siècle anglo-normand a été marqué par de nombreuses figures de proue littéraires. Parmi les plus marquantes, citons Wace, Benoît de Sainte-Maure, Philippe de Thaon, Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Chrétien de Troyes, Béroul, Richard de Lison… Plus quelques auteurs demeurés anonymes. À tel point qu’on peut parler de Renaissance culturelle, après celle initiée par Charlemagne, et avant celle du XVIe siècle. La plus mystérieuse de ces personnalités médiévales, la plus singulière pour son époque et aussi peut-être la plus attachante, fut sans conteste Marie de France. Portrait paradoxal d’un auteur… dont on ignore à peu près tout !
De cette Marie, on ne connaît en effet, ni l’année de naissance, ni la date de décès. Nul n’a laissé d’écrit la concernant, et les seuls renseignements sur elle laissés à la postérité, on ne peut plus restreints, viennent de sa propre plume. Mon nom est Marie, je suis de France, écrit-elle. C’est à la fois peu et beaucoup, pour qui sait lire entre les lignes ! Si Marie estime indispensable de confier qu’elle est de France, c’est l’indice qu’elle vit hors de France ; sinon, pourquoi préciser ce détail ? Au demeurant, son style suffit à nous apprendre qu’elle rédigeait dans ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui anglo-normand, qui est ni plus ni moins la langue normande.
Les données de l’Histoire
Un bref rappel historique s’impose ici pour bien cerner le contexte dans lequel s’inscrit l’œuvre de Marie. En 1066, Guillaume le Bâtard, septième duc de Normandie, coiffe à Westminster la couronne d’Angleterre à l’issue de la célèbre bataille de Hastings du 14 octobre. En 1135, son fils ca...
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