Les tourments des âmes au Purgatoire, première vision de la prieure du couvent de Louviers. Détail du folio 7 du Missel dit de sainte Eulalie : Le Jugement Dernier. (Barcelone, Archives de la cathédrale.)
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En l’an 1643, une vilaine histoire secoue violemment les esprits chrétiens de la bonne ville de Louviers. La jeune Magdelaine Bavent, religieuse au couvent des Hospitalières de Saint-Louis et Sainte-Elisabeth est prise de convulsions, de manière régulière et répétée, et se retrouve rapidement accusée de sorcellerie. Les autorités religieuses s’emparent des événements qui se retrouvent au centre des fantasmes et superstitions les plus vivaces, en écho à une affaire similaire en faits, celle des diables de Loudun.
Quelques années plus tôt, au nord de Poitiers, le bourg de Loudun est le cadre d’un fait divers qui prend une ampleur considérable, au point de toucher le pays entier. C’est d’ailleurs cette notoriété tristement acquise qui lui confère désormais une autorité en matière de possession diabolique. Les événements, qui débutent en 1632, touchent un couvent d’Ursulines qui sont prises d’hallucinations les unes après les autres. Première concernée, la prieure prétend assister aux souffrances des âmes arrivées au purgatoire. Puis, accompagnée des autres sœurs, son délire devient collectif, se concrétisant par des cris, des convulsions et diverses formes d’obscénités, jusqu’au jour où elle accuse le curé Urbain Grandier « d’avoir envoyé des diables dans son couvent ». L’affaire connaît un retentissement dans tout le royaume et pour cause : Richelieu a une mauvaise opinion de Grandier, esprit li...
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