Le château d’Anet. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
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En ce bel après-midi d’été de l’an 1553, abordant l’épaisse forêt que la rivière Eure traverse en riant après le village d’Ivry, la petite troupe de cavaliers - quelques gardes et quelques fidèles entourant le roi Henri II en personne - accéléra inconsciemment le galop. C’est que ce chemin, « le chemin du Roy », tel qu’il existe encore aujourd’hui, mène directement à une demeure fastueuse, aux confins de la Normandie, merveille de la Renaissance française : le château d’Anet.
C’est aussi que ce jour-là, ce jeune roi à la carrure athlétique, si imposant dans son pourpoint de velours noir et blanc, les couleurs de sa bien-aimée, avec sa toque noire paraphée d’une plume blanche, n’avait qu’une hâte : celle de retrouver au plus vite la « belle des belles » à la splendeur héraldique, Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, comtesse d’Albon, dame de Saint-Vallier, seigneur d’Anet… la maîtresse de ces lieux qui régnait alors sur le cœur du roi… et sur la France.
Les signes de la destinée
Le château d’Anet : un château qui venait tout juste d’être achevé et que le roi avait offert, tel un joyau, à sa déesse, construit en un temps record sur les plans du célèbre architecte Philibert de l’Orme à la place de l’ancien manoir sans grâce des de Brézé. C’est dans ce vieux château pourtant que François Ier aimait venir pour chasser dans la forêt de Dreux et pour discuter politique avec son ami et confident Louis de Brézé, Grand Sénéchal de Normandie et Grand Veneur de France, le feu mari de Diane de Poitiers. C’est d’ailleurs au cours d’une de ses visites royales à Anet, en avril 1531, que fut décidée l’union du jeune Henri de Valois avec la fille du duc de Toscane, Catherine de Médicis, nièce du pape Clément VII. Une décision qui ne sera pas sans conséquence pour l’avenir de Diane, et pour la Fran...
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