Patrimoine normand

Promenade aux confins de la Normandie, le Haut-Perche

Mercredi 30 Janvier 2008
Promenade aux confins de la Normandie, le Haut-Perche

Promenade aux confins de la Normandie, le Haut-Perche. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)


Extrait Patrimoine Normand n°30.
Par Isabelle Audinet.

 
Tour de l’église de Malétable et chevet de l’église. Tout en haut le groupe de la Salette, dans la verrière. La statue manquante à hauteur des statues d’archanges n’a jamais été mise en place. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)
Tour de l’église de Malétable et chevet de l’église. Tout en haut le groupe de la Salette, dans la verrière. La statue manquante à hauteur des statues d’archanges n’a jamais été mise en place. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)

Le Haut-Perche, aux limites sud de la Normandie, regorge de lieux à découvrir, prétexte à une promenade.

La Normandie est une région aux multiples paysages, aux économies diverses. Il y a loin entre le pays d’Auge, le Nord Cotentin et le pays de Caux. Il y a encore loin du Perche, situé au sud-est de la région Centre et la région Pays de Loire. Région vallonnée, fortement boisée et irriguée, où des secteurs moins boisés accueillent l’élevage (chevaux surtout) et des cultures de céréales, le Perche se situe entre les systèmes hydrauliques de la Loire et de la Seine. Les rivières qui y naissent (comme l’Eure ou la Jambée) ou traversent cette région s’écoulent donc ou vers le sud ou le nord. Les terres du Haut-Perche, imperméables, retenant l’eau et où sourdent de nombreuses sources, sont parsemées d’étangs, le plus souvent créés par l’homme, et de zones marécageuses. Ces étendues d’eau, rivières, accueillent une faune et une flore riches. Les étangs constituent notamment des abris pour les oiseaux migrateurs, ou les oiseaux hivernants qui s’y sont installés. Ils sont aussi fréquentés toute l’année par des oiseaux nicheurs, tels les hérons cendrés.

Historiquement, le Perche est une zone frontalière entre la Normandie, le Comté de Blois-Chartres et le Comté du Maine. Il forma même un petit-comté indépendant, dominé par les seigneurs de Bellême, puis les seigneurs de Rotrou. Le Perche n’appartenaient pas à la Normandie à la fondation de cette dernière. Cependant, il fut possédé par les seigneurs de Sées et d’Alençon, et donc proche des intérêts Normands. Cette position lui valut d’être fortifié (nombreuses mottes et château), enceint (un fossé fut entrepris par Henri Ier) puis par Henri II pour protéger la frontière normande, et souvent convoité. Le Perche ne fut cependant réellement intégré à la Normandie qu’en 1790, et encore, pas dans son intégralité, puisqu’il fut partagé entre l’Orne, l’Eure, l’Eure et Loir et la Sarthe.

Les ressources du Perche (bois, sable, minerai…) furent exploitées au cours du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle en petites industries, qui purent avoir une grande extension telle l’industrie du fer qui groupait non seulement l’extraction, la fonte et le travail du fer et de l’acier. La présence de sable, de bonne qualité, permit la création de l’industrie du verre, industrie renommée, qui fournit peut-être le verre des vitraux de la cathédrale de Chartres.

Ruines imposantes du château de la Ferté-Vidame, construit par Le Carpentier, sur demande de Jean-Joseph de Laborde, à la fin du XVIIIe siècle. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)

Ruines imposantes du château de la Ferté-Vidame, construit par Le Carpentier, sur demande de Jean-Joseph de Laborde, à la fin du XVIIIe siècle. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)

Le Perche, à la croisée de cultures, de paysages, d’économies possède néanmoins un caractère et une identité forte. Trop peu connu, il réserve au promeneur de très agréables surprises : paysages magnifiques en automne, éclatant en oranges, rouges, jaunes des feuilles, bleus des lacs et du ciel, collines émergeant des brumes vaporeuses, chants et cris des oiseaux migrateurs en villégiature d’hiver, châteaux, manoirs, fermes ou villages au détour des chemins.

Nous vous proposons de suivre l’un des circuits des « routes tranquilles du Perche » mis en place par le Syndicat Intercommunal pour le Développement du Tourisme dans le Perche, circuits des « châteaux et étangs ».
 

Malétable

Le village de Malétable se repère de loin grâce à la tour de son église. Construite en 1865-66, l’église de Malétable est très simple, nef large avec transept et chœur terminés par une abside. Les travées sont soulignées par des arcades en brique. À cet édifice fut adjoint, au chevet, une tour octogonale au style éclectique (1866-1872). De forme octogonale, cantonnée de quatre tourelles, la tour est surmontée d’une verrière. Elle est entièrement décorée de brique. Au sommet de trois des tourelles sont installées les statues des archanges Gabriel, Michel et Raphaël. La verrière accueille le groupe de la Salette, Vierge entourée des deux petits Savo...

 

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