Foulque sur le canal de Caen. Beaucoup d'espèces souffrent du froid : les mésanges sont par dizaines sur les mangeoires dans le Perche, les canards et les foulques se regroupent sur quelques m2 qu'ils maintiennent non gelés en nageant (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Un très gros passage d'oies cendrées le week-end précédant Noël était annonciateur des froids encore plus vifs qui allaient s'abattre peu de temps après sur la Normandie. Depuis quelques jours, cygnes sauvages, hareldes de Miquelon, bruants des neiges arrivaient en Normandie. Ils annonçaient aussi l'arrivée de l'air glacial sibérien : Noël 1996 au tison.
Le 28 décembre, le haut de plage est déjà raffermi par le gel : les bruants des neiges picorent en rang serré, dans les obiones de l'herbu se cachent des alouettes des champs et des pipits farlouses par centaines si ce n'est milliers. Il souffle un vent d'est redoutablement froid et puissant. Sur la plage, mouettes, goélands et limicoles s'activent pour s'alimenter. Des canards passent,… Dans le marais voisin, les coups de fusils sont fréquents ! Dans les marais de la Dives, les courlis cendrés s'observent partout et les coups de feu ponctuent les secondes.
A la veille de la Saint-Sylvestre, le ciel a désormais viré au plomb, les flocons envahissent le Cotentin. L'horizon est bouché, la lumière étrangement sombre, la neige très lourde. Difficile de rester dehors car le vent persiste, le froid tenaille. Les oiseaux n'ont pas le choix : pour survivre, il faut manger et économiser son énergie.
Dans le silence du paysage enneigé, des coups de feu s'entendent encore : bonne année 1997 ! Les oiseaux sont nombreux à s'activer sur l'estran, seul endroit accessible… mais la chasse continue. Un coup de feu à la minute environ dans l'anse du Cul de Loup à Saint-Vaast-la-Hougue : des limicoles à quelques mètres, des oiseaux qui cherchent à se poser pour se nourrir, à accéder aux zones que la mer épargne du gel. Le tir est facile et les poches de certains sont pleines puisqu'ils portent le gibier à la main faute de place !
La bécasse des bois, déjà éprouvée, cet été sur ses lieux de nidification russes, en raison d'une sécheresse inhabituelle, quitte les bois au sol gelé et s'observe de jour dans les landes, les prairies, les ruisseaux, un peu partout au bord des routes dans les jardins y compris en ville à Bayeux et à Caen, sans doute aussi ailleurs. Certaines ont déjà été trouvées mortes sur la laisse de hau...
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