L'exposition « Victor Binet - le réalisme en paysage » au musée Alfred-Canel, Pont-Audemer (DR).
Victor Binet (1849, Rouen–1924, Routot) fut un paysagiste français de renommée internationale sous la IIIe République. Installé à Paris, il a peint les paysages de la banlieue sud et les villages de la Marne.
Il est aussi resté très attaché à la campagne normande qui l’a vu grandir. La famille est originaire de Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, village situé à quelques kilomètres de Pont- Audemer. C’est pourquoi la Seine et son estuaire figurent à maintes reprises dans ses toiles.
Loué de son temps, l’œuvre de Victor Binet a progressivement perdu la notoriété qu’elle mérite. Ce fait s’explique en partie par une tendance de l’histoire de l’art, dans la première moitié du XXe siècle, à ne retenir comme sujets d’étude que les avant-gardes, au premier rang desquelles l’impressionnisme.
Victor Binet n’a pas adhéré à ce mouvement même s'il en a subi l'influence. Son œuvre se rattache davantage au courant naturaliste qui s’épanouit dans les années 1880-1910.
Le musée Alfred-Canel, qui conserve la plus grande collection publique d’œuvres de Victor Binet (huit peintures), souhaite réhabiliter cet artiste en lui consacrant une exposition monographique.
Celle-ci retrace son parcours artistique, des œuvres de jeunesse à celles de la maturité. Les tableaux du musée sont présentés dans l’exposition, à l’exception de Chemin de décharge, près Gentilly (1881) et Le Pont des Arts (1891) demeurés dans les collections permanentes en raison de leur format. Enfin, une section « dessins » est présentée dans la grande bibliothèque.
L’œuvre de Victor Binet s’inscrit dans la lignée de l’école française de paysage communément désignée sous l’appellation « école de Barbizon ». Comme Rousseau, Diaz et Dupré, Victor Binet peint des paysages sans histoire, ni anecdote, croqués sur le motif et retravaillés en atelier. Sa palette, dans les premières années de la décennie 1880 est comme celle de ses aînés, assez sombre. Elle s’éclaircit progressivement à l’instar de celle de ses contemporains, sans toutefois se laisser convertir à l’impressionnisme, mouvement le plus novateur de l’époque. Victor Binet se fait rapidement remarquer au Salon et acquiert sa première récompense en 1881 (mention honorable). Il gravit les échelons (médaille de 3ème classe en 1882, de 2ème classe en 1886) jusqu’à être hors-concours en 1887. À l’Exposition universelle de 1889, il obtient une médaille d’or ainsi qu’à celle de 1900. L’État lui achète des œuvres quasiment à chaque salon, dès 1882. Celles-ci rejoignent les collections des musées français (Caen, Grenoble, Paris, Amiens …). Il est alors un peintre reconnu, régulièrement mentionné dans la littérature artistique de l’époque. Les critiques louent ses qualités de fin observateur de la nature, son habileté à rendre les détails et les effets de lumière. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1894, puis officier en 1900. Il expose pour la dernière fois à Paris en 1909 et en Province, à Mulhouse, en 1911. S’ensuit alors un long déclin. Ses toiles se vendent plus difficilement. Victor est atteint de cécité. Il quitte Paris pour habiter chez sa mère à Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, puis chez son frère Louis à Routot. Il meurt le 5 janvier 1924.
L'exposition « Victor Binet, le réalisme en paysage » au musée Alfred-Canel, Pont-Audemer (© musée Alfred-Canem).
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