Patrimoine normand

Charlotte Corday, une amazone de la Révolution

Mercredi 28 Mars 2018
Charlotte Corday, une amazone de la Révolution

Le 250e anniversaire de la naissance de Charlotte Corday est célébré en 2018 dans les deux abbayes caennaises. L’hôtel de Ville ouvre ce cycle événementiel avec l’exposition Charlotte Corday, une amazone de la Révolution.


DATE : 
Jusqu'au 15 mai 2018
LOCALISATION :
CAEN (14)

 

Que sait-on au fond de Charlotte Corday, sinon qu'elle a assassiné Marat dans sa baignoire ? Peu de choses en vérité. Le personnage est intéressant à plus d'un titre et incarne toute une époque, ce beau siècle des Lumières dont Charlotte est fille. Née dans une famille de petite noblesse désargentée du pays d'Auge, Charlotte arrive à Caen dès l'âge de 9 ans avec sa famille. Après la mort de sa mère, elle se retrouve à l'Abbaye aux Dames avec sa sœur et y reçoit une bonne éducation, celle que l'on dispensait alors dans les abbayes royales aux jeunes filles de la noblesse pauvre. Mais Charlotte est curieuse et dévore les ouvrages de la bibliothèque de l'abbaye, Plutarque bien sûr, mais aussi le théâtre de Corneille son aïeul en ligne directe, les philosophes Voltaire, Rousseau et ce cher Abbé de Raynal qu'elle adore…
Aux yeux de la pure et tendre Charlotte, Marat incarne le mal absolu. Elle a lu dans L'Ami du peuple ses appels répétés au meurtre de masse et décide d'éliminer « le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l'image de tous les crimes », espérant que son geste en entraînera d'autres…
C'est ainsi qu'à l'aube de ses 25 ans, Charlotte Corday se rend à Paris qu'elle ne connaît pas, se procure un couteau dans les galeries du Palais Royal et se rend chez Marat où elle finit par être admise ayant promis de lui livrer les noms des comploteurs girondins réfugiés à Caen...
Après avoir été présentée tour à tour comme un monstre, puis comme une sainte, parfois comme une vierge folle, le temps est venu d'une juste mémoire de Charlotte Corday, jeune femme de son temps émancipée par ses lectures dans un contexte tragique qui lui permet de trouver sa voie et d'assumer son acte en invoquant Corneille car « Le crime fait la honte et non pas l'échafaud ».

Une exposition, enrichie de nombreux documents inédits, lui est consacrée, salle du Scriptorium à l’hôtel de ville, du 25 mars au 15 mai. 

INFORMATIONS PRATIQUES :

Du lundi au jeudi de 9h à 17h30
Vendredi de 9h à 16h30
Week-ends et jours fériés de 10h à 13h et de 14h à 17h30
Salle du Scriptorium
Hôtel de Ville,
Esplanade J.-M. Louvel
14027 CAEN

 
Texte : Patrick Nicolle (commisaire de l'exposition).
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