L’été s’est achevé avec un bilan négatif en ce qui concerne le tourisme. On peut se consoler en prenant acte que les trois quarts des côtes françaises sont touchées et que, seule, la Côte d’Azur, calcinée par une grave sécheresse, tire son épingle du jeu. Mais cela doit inciter à un plus grand dynamisme si on veut endiguer le processus. Où est le vieil esprit conquérant des Normands, est-il mort ? Nous observons beaucoup d’inerties et un grave esprit de clocher qui nuit à la collectivité, donc à ces mêmes « intérêts particuliers ». Les atouts sont réels mais, à part quelques sites majeurs - plages du débarquement, Mont Saint-Michel, Tapisserie de Bayeux - tout ce qui fait un maillage de qualité, sachant retenir le touriste au moins une semaine, reste souvent confidentiel, peu ou pas exploité. Ce sont pourtant des milliers d’emplois qui sont en jeu. Nos voisins bretons l’ont parfaitement compris et ont réussi le pari. Ils sont parmi les rares à avoir tenu le choc, valorisant même les handicaps pour en faire des avantages. Les fiers normands devraient y réfléchir et prendre conscience que l’individualisme ancestral n’est plus forcément une qualité mais un handicap mortel. Laisserez-vous mourir la Normandie ?
Ce numéro vous présente quelques aspects dynamique de notre grande région. La ville d’Eu, à la pointe de notre région, sur la frontière picarde, fait preuve de ce dynamisme avec un festival d’envergure nationale et européenne - le plus grand nombre de participants à une reconstitution médiévale en France - afin de faire revivre de manière vivante l’histoire de notre grande région. C’est seulement par un vaste souffle historique et culturel que nous saurons attirer et retenir les touristes chez nous, nos voisins bretons l’ont parfaitement compris il y a déjà plus d’un demi siècle. Mais le tourisme peut aussi exister à l’intérieur de notre région ; d’Eu à Rouen, on peut aller redécouvrir notre « far west » normand. Nous avons retesté de nombreux centres d’intérêt, pour les « horsains » mais aussi pour les Normands. Granville et Bricquebec sont deux pôles très intéressants. Nous en présenterons d’autres dans notre prochain numéro. Ce numéro présente aussi deux piliers de notre économie, la mer avec Granville bien sûr mais La reine des flots, et le cheval car la filière équine est un pilier économique de tradition avec un millier d’éleveurs. Le cheval est au cœur de tout Normand, depuis la bataille d’Hastings, cet attachement est resté profond.
Georges Bernage.