Ce 60e anniversaire du Débarquement a permis une fantastique promotion de la Normandie dans le monde entier. C’est important, pour le développement touristique de notre grande région. L’agriculture et l’industrie sont en crise, le tourisme peut encore créer des milliers d’emplois. Mais, si nous voulons aussi attirer les touristes qui passeront chez nous, il faudra les retenir. Beaucoup, par exemple, passent au musée d’Arromanches et filent directement vers le Mont Saint-Michel, souvent sans savoir que l’arrière-pays, le Bessin, recèle un riche patrimoine et que dire du proche Cotentin avec ses fabuleux paysages et ses près de deux cents châteaux et manoirs ! La connaissance et la mise en valeur de ce patrimoine est indispensable si l’on veut établir des séjours touristiques.
Mais cet anniversaire ne doit pas, non plus, nous faire oublier que 1944 signifie un drame pour la Normandie, sur le plan humain, environ 20 000 morts civils, et sur le plan du patrimoine monumental, avec 60 000 immeubles détruits ou endommagés dans le seul département de la Manche. Le Pays d’Auge est au cœur de la Normandie, deux importantes expositions viennent d’y être inaugurées. La première l’a été à Honfleur, elle est consacrée au costume normand. La petite cité de la Baie de Seine est intacte, superbe, et envahie par les touristes. Au sud, à Lisieux, capitale du Pays d’Auge, l’église Saint-Jacques abrite une exposition consacrée aux poteries du Pré d’Auge. Mais là, la plus belle ville en pans de bois de France (avant guerre !) a été massacrée à l’été de 1944, froideur et absence de touristes. Et, pourtant, la capitale du Pays d’Auge mérite qu’on s’y intéresse. Nous en reparlerons prochainement.
Georges Bernage.